Mise à jour d'une liste pour garantir l'accès aux médicaments qui sauvent des vies

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Exemple: La liste des médicaments essentiels du Kenya, 2016


La mise à jour des indications et l’augmentation de l’utilisation des médicaments figurant sur la liste nationale des médicaments essentiels du Kenya permettent au gouvernement d’augmenter les dépenses liées à la gestion des hémorragies postpartum.

Le besoin

Les hémorragies postpartum (HPP) - une perte de sang excessive après l’accouchement d’une mère - sont l’une des principales causes de mortalité maternelle au Kenya. De nombreuses preuves démontrent que l’ocytocine et le misoprostol sont des méthodes très efficaces et peu coûteuses de prévention et de gestion de l’HPP dans les environnements à faibles ressources. Contrairement à l'ocytocine, qui nécessite une réfrigération constante, le misoprostol peut être transporté et stocké à température ambiante. Cela en fait une excellente alternative dans les situations ou les situations où l'ocytocine n'est pas disponible ou ne peut pas être administrée. Cependant, avant 2016, la LME (Liste des Médicaments Essentiels) du Kenya, qui oriente les priorités et les dépenses du gouvernement en matière de produits de santé, n’indiquait pas que le misoprostol pouvait être utilisé pour la gestion de l’HPP.

La solution politique

Un moyen efficace de garantir la disponibilité des produits de santé essentiels consiste pour les décideurs politiques à imposer l’inclusion du misoprotol dans la LME nationale. La LME accorde la priorité aux médicaments qui répondent aux problèmes de santé publique les plus urgents du pays, ce qui en fait un outil essentiel pour améliorer et maintenir la santé.

La LME du Kenya, inspirée de la liste modèle des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé, guide la politique pharmaceutique nationale, détaille les médicaments sûrs et rentables qui devraient être largement disponibles, et aide le ministère de la Santé à donner la priorité au financement et au soutien de ces produits.

Le misoprostol était initialement indiqué pour le déclenchement du travail et était administré par des agents de santé spécialisés à des niveaux plus élevés du système de santé. Les défenseurs ont identifié la mise à jour à venir de la LME comme une opportunité pour étendre son utilisation, atteignant ainsi les femmes là où l'ocytocine ne pourrait pas. Ils y ont également vu une occasion d'accroître le nombre d'agents de santé autorisés à administrer le misoprostol, en particulier aux niveaux inférieurs du système de santé, où la plupart des femmes kényanes accouchent réellement.

PATH, Family Care International, la Société d'obstétrique et de gynécologie du Kenya et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) se sont associés pour plaider en faveur de la creation, par le Ministère de la santé, d'un groupe de travail chargé d'examiner les données factuelles sur l'utilisation du misoprostol HPP. Au même moment, des champions internes au sein du MS ont été formés, en particulier le responsable de la santé maternelle et néonatale. Les champions du ministère ont étés armés de preuves, de conseils sur le traitement et d’outils de travail, qui leur fournissent toutes les informations nécessaires pour influencer le comité thérapeutique chargé d’examiner la LME au Kenya. En fin de compte, cette approche à plusieurs volets a conduit à une avancée politique majeure pour les femmes enceintes: la LME a été mise à jour pour inclure le misoprostol pour remédier aux hémorragies postpartum, permettant ainsi son utilisation par des infirmières, des infirmières sages-femmes, des sages-femmes et des responsables de clinique dans les établissements de soins inférieurs. La LME permettait également aux sages-femmes travaillant au niveau communautaire d'utiliser le misoprotol dans le cadre du programme de formation des sages-femmes.

L'impact

Ce changement de politique a augmenté le nombre d'outils disponibles pour arrêter l'HPP et a élargi l'accès à ce médicament aux femmes qui auparavant ne pouvaient n’en avaient pas le moyen ou pas accès à des spécialistes de la santé kényans. De plus, avec le misoprostol, l'HPP peut être traitée plus rapidement et aux niveaux les plus bas du système, réduisant ainsi les retards rencontrés lors de l'orientation vers des spécialistes ou des hôpitaux de référence. Une action rapide est un élément clé dans la gestion réussie de HPP et cette mise à jour de la LME répond à ce défi. En fin de compte, ce changement contribuera à sauver la vie de milliers de femmes et de nouveau-nés kényans en empêchant la perte de sang mortelle pendant l'accouchement.

L'inscription d'un médicament sur une liste nationale telle que la LME n'est que la première étape, mais elle est extrêmement importante, pour s'assurer que les bénéfices attendus et l'impact substantiel d'un médicament sur la santé sont réalisés.

Considérations pour l'application

Les défenseurs cherchant à influencer les mises à jour de la LME peuvent utiliser cet exemple comme modèle, tout en prenant en compte que le processus de mise à jour de la Liste des Médicaments Essentiels diffère d'un pays à l'autre. Certains pays ont également des listes standard pour les fournitures médicales essentielles.

En 2018, l'OMS a publié sa toute première liste de diagnostics essentiels (LDE). La création des LDE plus spécifiques à un pays peut offrir aux défenseurs une occasion de prendre en compte les priorités nationales en matière de santé liées au diagnostic, et les mises à jour régulières de ces listes, comme dans le cas des LME, offrent la même opportunité.

Texte de politique

Ressources supplémentaires